Allergie et auto-immunité causées par les métaux dentaires

par | 16 Fév 2023 | Articles | 0 commentaires

Vera Stejskal, Professeur associé d’immunologie, Université de Stockholm et Fondation MELISA MEDICA, Stockholm, Suède

1ère réunion annuelle de l’ISMI, Constance, 12-14 juin 2015

Traduit de l’anglais par le Dr Catherine Rossi 

 

Il existe de plus en plus de preuves de l’implication des métaux lourds dans diverses maladies inflammatoires chroniques telles que les maladies de la peau, les maladies cardiaques et les maladies neurologiques. Récemment, le rôle des métaux lourds et de transition dans le cancer humain a été démontré. 

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L’exposition chronique aux métaux 

L’absorption de métaux lourds se produit principalement par le biais des restaurations dentaires, des bijoux, des pilules, des implants orthopédiques, des aliments et des pièces de monnaie. Une autre source importante d’exposition aux métaux est la fumée de cigarette, qui contient du nickel, du cadmium, du manganèse, du mercure, du plomb et de l’arsenic. Les produits cosmétiques contiennent des pigments métalliques, notamment du dioxyde de titane et des pigments de plomb.

 

Où se fixent les métaux dans le corps ?

Le danger des métaux lourds et de transition réside dans leurs propriétés physico-chimiques; ils se lient au soufre (SH) et à d’autres groupes dans les mitochondries, les enzymes et les protéines cellulaires. Les organes contenant des graisses, comme le cerveau ou les structures contenant du collagène, sont particulièrement riches en groupes SH et donc vulnérables à la fixation des métaux. Les métaux induisent la formation de radicaux libres, inactivent l’activité des enzymes et des mitochondries et agissent comme des déclencheurs d’inflammation, d’allergie et d’auto-immunité. 

 

Allergie aux métaux

 Certains métaux comme le nickel, l’or et le mercure peuvent être des sensibilisateurs fréquents et, chez certains individus, induire une hypersensibilité de type retardé (allergie de type 4). La fréquence de l’allergie au titane est en augmentation, probablement en raison de l’exposition omniprésente à travers les aliments, les pilules, les cosmétiques et les nanoparticules. (Mais également des implants dentaires, ndt)

Dans ce type d’allergie, un type particulier de globules blancs, les lymphocytes T, est présent dans le sang, tandis que l’apparition d’anticorps est un phénomène rare. Environ 15 % des femmes en Europe et aux États-Unis souffrent d’une allergie au nickel. Chez les enfants et les adolescents, l’allergie au composé organique du mercure, le thimérosal (thiosalicylate d’éthylmercure), est fréquente, dépassant même l’allergie au nickel. La raison en est la large utilisation de ce composé toxique comme conservateur dans les vaccins, les produits pharmaceutiques et cosmétiques. (et les obturations dentaires ndt)

 

Test MELISA d’allergie aux métaux

Le diagnostic de l’allergie aux métaux est généralement effectué par un test épicutané ou par un test sanguin qui examine la présence de lymphocytes T à mémoire dans le sang. Un certain type de globules blancs, appelé cellule mémoire, se souvient de sa rencontre précédente avec une substance étrangère particulière (allergène). Après un nouveau contact avec l’allergène donné, les cellules à mémoire se développent et se divisent, et ce processus peut être reproduit en dehors du corps – in vitro. Ce test est appelé test de transformation lymphocytaire, LTT. La modification du LTT est appelée MELISA® (MEmory Lymphocyte Immuno-Stimulation Assay). Cette variante du LTT a été développée pour diagnostiquer avec précision l’allergie aux métaux in vitro en utilisant des concentrations non-mitogènes de sels métalliques et en réduisant le nombre de monocytes dans les cultures. L’utilisation du test in vitro permet d’éviter l’application des substances toxiques telles que le mercure directement sur la peau du patient. MELISA est scientifiquement validé et largement publié.

 

Processus auto-immun

Les ions métalliques corrodés se lient aux protéines de l’organisme telles que les enzymes et les antigènes membranaires et modifient leur structure tertiaire. Chez les personnes sensibles, les cellules modifiées par le métal sont faussement reconnues comme une entité « étrangère » et sont donc détruites par le système immunitaire du patient. Cela peut déclencher un processus auto-immun. Il est important de faire la différence entre l’allergie aux métaux et la toxicité des métaux. MELISA ne mesure pas les niveaux de métaux dans le corps d’un patient ; il mesure si le patient est allergique aux métaux ou non. 

 

Allergie et dose : Pas de lien

Par exemple, l’analyse des cheveux peut révéler des niveaux de mercure ou d’autres substances inférieures à la « limite de sécurité » officielle – mais le patient peut néanmoins être allergique à l’antigène. Pour les personnes allergiques, il n’existe pas de limite « sûre ». Même des traces d’une substance représentent un danger si cette substance déclenche une réaction allergique. Récemment, la Food and Drug Administration (FDA) américaine a émis un avertissement indiquant que si le patient est allergique au mercure ou à d’autres métaux contenus dans les amalgames, ceux-ci doivent être remplacés par des matériaux non métalliques par un dentiste expérimenté.

 

Signes cliniques de l’intolérance aux métaux 

Outre les symptômes buccaux causés par les matériaux dentaires, tels que le lichen buccal et les brûlures et démangeaisons des muqueuses, les patients allergiques aux métaux se plaignent souvent de symptômes multiples non spécifiques ressemblant au SFC/ME (L’encéphalomyélite myalgique/syndrome de fatigue chronique). 

La fatigue profonde et les autres multi-symptômes peuvent être expliqués par la dérégulation de l’axe HPA par les cytokines inflammatoires affectant le cerveau. 

 

Allergie aux métaux : Traitements complexes

Chez les patients allergiques aux métaux, un traitement antioxydant associé à la réduction de la charge corporelle métallique, par exemple en remplaçant les restaurations métalliques par des matériaux non métalliques ou en évitant les médicaments recouverts de Ti, entraînera une réduction des symptômes multiples non spécifiques et une amélioration de la santé à long terme. La diminution de l’inflammation systémique peut être démontrée par la régulation négative des réponses lymphocytaires spécifiques aux métaux in vitro. 

 

En résumé, outre leurs effets toxiques bien connus, le mercure et d’autres métaux lourds et de transition fonctionnent comme des haptènes immunologiquement actifs et possèdent un potentiel inflammatoire important. Chez les groupes sensibles, l’exposition chronique à de faibles doses de métaux peut induire ou aggraver des maladies déjà existantes. Chez les patients sensibles aux métaux, les restaurations métalliques doivent être remplacées par des matériaux céramiques et composites. 

 Pour de plus amples informations, voir www.melisa.org 

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