Comment diagnostiquer une dysbiose chez les patients atteints de parodontopathies ?

La santé bucco-dentaire et l’équilibre intestinal sont bien plus liés qu’on ne le pense, notamment en médecine dentaire holistique. De nombreuses études mettent en évidence le lien entre la maladie parodontale et la dysbiose intestinale. Alors, comment affiner votre diagnostic et optimiser la prise en charge de vos patients ?

Voici une approche sémiologique détaillée qui vous aidera à identifier les signes cliniques d’une dysbiose et à adapter vos conseils thérapeutiques pour une meilleure réponse immunitaire et cicatricielle.

Les signes cliniques révélateurs d’une dysbiose intestinale

1. Symptômes généraux

• Troubles de l’appétit : perte ou excès d’appétit, incapacité à sauter un repas, envies alimentaires compulsives.
• Sueurs nocturnes, qu’elles soient froides ou chaudes.
• Variations de la tension artérielle.
• Poids instable (prise ou perte de poids sans explication claire).
• Fatigue persistante, surtout au réveil.
• Troubles du sommeil : insomnie, somnolence excessive, réveils nocturnes fréquents.
• Facteurs prédisposant : alimentation infantile au biberon, prise prolongée de contraceptifs, antécédents familiaux.

2. Symptômes psychiques

• Irritabilité, nervosité excessive, anxiété chronique.
• Fatigue mentale, troubles de la mémoire et de la concentration.
• Migraines récurrentes, sensation de vertige ou d’instabilité.

3. Symptômes au niveau des muqueuses

• Sphère digestive : ballonnements, diarrhée, constipation, crampes abdominales, colites.
• Sphère ORL : nez qui coule, démangeaisons nasales, sinusite, écoulement post-nasal, enrouement.
• Sphère buccale : apparition d’aphtes, ulcères, saignement des gencives, inflammation chronique, maladie parodontale.
• Sphère respiratoire : bronchites fréquentes, toux persistante, essoufflement.
• Sphère oculaire : paupières gonflées, brûlures oculaires, larmoiements excessifs, cernes marquées.

4. Manifestations cutanées

• Démangeaisons, eczéma, urticaire.
• Sensations de brûlure sur la peau ou le cuir chevelu.

5. Symptômes spécifiques chez la femme

• Syndrome prémenstruel marqué, douleurs menstruelles, irrégularité des cycles.

6. Symptômes musculaires et articulaires

• Douleurs musculaires ou articulaires persistantes.
• Dorsalgies et crampes fréquentes.

Une barrière intestinale fragilisée : l’importance de l’alimentation

L’intestin joue un rôle central dans la santé globale. Une barrière intestinale perméable peut entraîner une cascade d’inflammations chroniques et affaiblir l’organisme. Pour restaurer un microbiote sain, voici quelques recommandations diététiques :

• Adopter un régime hypotoxique et hypoacidifiant : évitez les aliments ultra-transformés.
• Respecter trois repas par jour sans grignotage pour stabiliser la glycémie.
• Bien mastiquer et manger dans le calme : la digestion commence dans la bouche !
• Boire au moins un litre d’eau par jour, de préférence en dehors des repas.
• Privilégier une alimentation dissociée : les fruits doivent être consommés seuls, jamais en fin de repas.
• Associer protéines et légumes plutôt que protéines et glucides pour faciliter la digestion.
• Éviter certains aliments inflammatoires : lait de vache, gluten, alcool, café, sucres raffinés et graisses saturées.
• Opter pour une activité physique quotidienne en plein air pour stimuler le métabolisme et l’élimination des toxines.

Lien entre barrière intestinale et barrière hémato-encéphalique

Saviez-vous que l’intestin et le cerveau sont issus du même tissu embryonnaire ? C’est pourquoi ils sont si intimement connectés. La barrière intestinale, tout comme la barrière hémato-encéphalique, agit comme un filtre protecteur contre les agents pathogènes et les toxines. Cependant, certains facteurs peuvent altérer cette protection :

• Consommation d’alcool et de tabac.
• Exposition aux ondes électromagnétiques (évitez de dormir avec votre téléphone à proximité !).

Certaines études suggèrent même qu’une hyper-perméabilité de la barrière hémato-encéphalique pourrait être impliquée dans des pathologies comme la sclérose en plaques, les métastases cérébrales ou les maladies neurodégénératives.

Intestin et santé mentale : un lien insoupçonné

L’état de la flore intestinale influence directement la santé mentale. Plusieurs études ont mis en évidence des corrélations entre la dysbiose intestinale et certains troubles neurodéveloppementaux et psychiatriques :

• Hyperactivité chez l’enfant : une mère souffrant de dysbiose pendant la grossesse pourrait transmettre des déséquilibres intestinaux impactant la maturation cérébrale du fœtus.
• Autisme et dysbiose : les enfants atteints de troubles du spectre autistique présentent souvent un microbiote altéré.
• Lien avec des maladies neurodégénératives : un déséquilibre intestinal persistant pourrait favoriser le développement de pathologies comme Alzheimer ou Parkinson.

Quelle alimentation pour préserver son microbiote et sa santé bucco-dentaire ?

Un régime alimentaire adapté peut jouer un rôle clé dans la prévention des maladies parodontales et des troubles liés à la dysbiose intestinale.

Aliments à privilégier :

• Viande, poisson, abats, œufs.
• Légumes et fruits frais.
• Produits fermentés (yaourts, légumes lacto-fermentés).
• Bonnes graisses (huiles vierges, oméga-3).

Aliments à éviter :

• Céréales et féculents.
• Sucres raffinés et édulcorants.
• Produits laitiers industriels.
• Légumineuses riches en anti-nutriments.

Un intestin sain pour un corps en pleine forme

Protéger sa barrière intestinale est essentiel pour maintenir un équilibre global et prévenir un grand nombre de pathologies. Dans toutes les traditions, des périodes de jeûne et de purification sont recommandées pour permettre au corps de se régénérer. Une cure détox bien menée peut être une solution efficace pour éliminer les toxines et revitaliser l’organisme.

Voici les principes essentiels d’une cure réussie :

• Repos physique et mental (évitez le sport intensif et le stress).
• Alimentation légère et détoxifiante.
• Hydratation optimale.
• Exposition à l’air libre et oxygénation.
• Création d’un environnement apaisant propice au ressourcement.

En prenant soin de votre microbiote, vous offrez à votre organisme toutes les clés pour fonctionner de manière optimale, tant sur le plan physique que mental !

Source : Article du Dr Philippe Fiévet (2019)