Conséquences des troubles de la mastication chez les personnes âgées
Compilations d’articles scientifiques par le Dr Catherine ROSSI
Comme le dit Lucile Castex dans son mémoire d’orthophonie, la mastication a des impacts positifs sur un grand nombre de fonctions qui jouent très fortement sur la qualité de vie du patient. De plus, les troubles de la mastication peuvent constituer un handicap social. Le sujet en difficulté va ainsi pouvoir s’interdire certains repas en société pour ne pas exposer son trouble.
En effet, les pathologies bucco-dentaires, notamment celles liées à la perte partielle ou totale des dents, sont vécues, dans notre société occidentale, comme un handicap et non comme un signe normal d’avancée dans l’âge (Séguier et al., 2009). Chez les personnes âgées, le taux de handicap est inversement proportionnel à la capacité masticatoire des sujets (Takata et al., 2004). De même, le taux de handicap et de mortalité est inversement proportionnel au nombre de dents fonctionnelles, qu’elles soient naturelles ou prothétiques (Hanada et Tada, 2001).
La thèse de médecine dentaire de Michaud (2011) confirme le lien entre les difficultés masticatoires et la satisfaction et la qualité de vie. Il utilise pour cela l’échelle O.H.I.P. (Oral Health Impact Profile) qui évalue l’impact de la santé buccale sur la qualité de vie. Son étude démontre que l’amélioration de la condition buccale et des capacités masticatoires suite à un traitement prothétique adapté chez des sujets édentés permet d’expliquer 46,4 % de l’amélioration dans le score O.H.I.P. d’un sujet. La condition buccale et les capacités masticatoires sont également, statistiquement, les meilleurs déterminants de satisfaction quant à l’utilisation de prothèses dentaires. De même, Al-Omiri (2010) a noté une corrélation positive entre la qualité de vie d’un sujet et sa santé bucco-dentaire, améliorée suite à une réhabilitation prothétique.
Ce même auteur considère à juste titre, la mastication comme une forme d’activité physique. Or, il a été démontré qu’une activité physique d’intensité modérée, pratiquée à tout âge, permet de prévenir les troubles cognitifs et la démence ou, le cas échéant, de ralentir leur évolution (Denkinger et al., 2012). Des études se sont donc aussi intéressées à l’effet de la mastication sur la cognition. La modification de l’activité masticatoire et/ou du type d’alimentation proposé a un impact sur les résultats neurobiologiques et cognitifs d’un sujet âgé. Le maintien d’une mastication efficace à un impact positif. A l’inverse, sa dégradation a, elle, un impact négatif. De façon générale, avoir perdu 50% ou plus de sa dentition naturelle augmente les risques de développer une maladie d’Alzheimer (Gatz et al., 2006). De même une période de plus de 15 ans avec un nombre de dents restreint impacte négativement les capacités cognitives globales d’un sujet âgé (Okamoto et al., 2010). A l’inverse, les sujets qui bénéficient de soins dentaires voient leurs capacités cognitives se détériorer plus lentement que celles des sujets non soignés (Wu et al., 2008). On entre dans un cercle vicieux puisque, selon Wu (2008), quand la cognition d’un sujet baisse, sa santé buccale et son besoin de soins sont souvent mal évalués et les soins nécessaires ne sont pas toujours réalisés. La mastication entraîne l’activation de nombreuses zones cérébrales : l’aire motrice supplémentaire, l’aire sensori-motrice, l’aire pariétale, l’insula, le cervelet, le thalamus mais aussi le cortex préfrontal et l’hippocampe. L’augmentation du flux sanguin dans ces zones est d’autant plus importante que la nourriture proposée est dure. L’impact est encore plus notable chez les personnes âgées que chez les sujets plus jeunes (Weijenberg, 2013). Les impacts de cette sur-activation ont été particulièrement étudiés pour l’hippocampe et le cortex préfrontal. L’hippocampe joue un rôle dans les tâches de mémorisation. Une étude de Sasaguri (2004) montre que, lors d’une tâche de mémorisation, l’activation de cette zone, ainsi que les performances des sujets, sont plus importantes lorsque ces derniers mâchent un chewing-gum. Leur concentration est également meilleure. En ce qui concerne le cortex préfrontal, il joue un rôle dans les fonctions exécutives. Il a ainsi été démontré qu’une atteinte de la mastication impacte négativement les capacités exécutives (Scherder et al., 2008). Au final, la mastication agit positivement sur (Weijenberg, 2013) :
– la mémoire de travail, épisodique et à long terme ;
– les rappels immédiat et différé ;
– l’attention et l’attention soutenue ;
– la vitesse de traitement ;
– l’apprentissage.
A ce jour, aucune théorie n’explique entièrement ce lien entre la mastication et la cognition. Cependant, plusieurs mécanismes sous-jacents peuvent en partie expliquer ce phénomène. Tout d’abord, nous l’avons dit, la mastication augmente le flux sanguin cérébral. Or, une meilleure irrigation sanguine au niveau du cerveau est corrélée positivement à de meilleures performances cognitives (Kimoto et al., 2011).
De plus, avoir une bonne mastication permet de conserver un meilleur apport nutritionnel. Or, la dénutrition est associée à des capacités cognitives plus faibles chez les sujets âgés (Smith et Refsum, 2009). Les nutriments apportés par une alimentation variée et complète sembleraient avoir un effet positif sur la neurogénèse et ainsi limiter le déclin cognitif (van Praag, 2009). Mais c’est la mastication qui augmente la biodisponibilité des minéraux, en transformant le bol alimentaire pour une meilleure assimilation des nutriments. En outre, avoir une mastication préservée permet de conserver une variété alimentaire en goût et en texture. Or, un manque de stimulations sensorielles lié à un appauvrissement des choix alimentaires a un effet négatif sur la cognition (Volkers et Scherder, 2011). Enfin, les troubles de la mastication sont source de stress. A l’inverse, il a été démontré que mâcher avait un impact positif sur le stress (Scholey et al., 2009). Or, l’hippocampe et le cortex préfrontal sont fortement impactés, et de façon négative, par le stress (McEwen, 2008).
On constate donc malheureusement que la personne âgée dont la santé dentaire n’a pas été préservée, peut très vite entrer dans une spirale descendante dont la prise en charge sera de plus en plus difficile.
Vous trouverez ci-dessous des abstracts de travaux scientifiques à ce sujet (les textes en anglais sont traduits)
Texte original
Mastication and oral health in elderly persons with dementia: The relationship with cognition and quality of life (Mastication et santé bucco-dentaire chez les personnes âgées personnes atteintes de démence. e relation avec la cognition et la qualité de vie.) R.A.F. Weijenberg PhD, Vrije Universiteit Amsterdam 2013
Traduction
Mastication et santé bucco-dentaire chez les personnes âgées, personnes atteintes de démence, en relation avec la cognition et la qualité de vie.
Les soins de santé bucco-dentaire constituent une partie importante des soins quotidiens des personnes âgées. Cependant, ils sont rarement adéquat ni pour la personne âgée, ni pour les accompagnants, ni pour le personnel infirmiers. Lorsque la santé buccodentaire
se détériore, les risques (entre autres) de pneumonie, de problèmes cardiovasculaires tels que l’endocardite et les accidents vasculaires cérébraux, le diabète et même la maladie d’Alzheimer (MA) augmentent. La perte de la capacité masticatoire a également été associée à une perte de performance cognitive. Les personnes atteintes de démence, comme la MA, sont vulnérables. Il faut leur fournir des soins de santé buccodentaire adéquats pour maintenir leur santé générale et peut-être même leur cognition. Cette thèse démontre la plus haute importance de ce lien.
Dans cette thèse, la relation entre la mastication, la cognition et la qualité de vie chez les personnes âgées souffrant de démence est étudiée, tant dans le cadre de la littérature que dans un contexte clinique. Le sujet est présenté dans le chapitre 1, y compris une description des sous-types les plus courants de la démence.
Au chapitre 2, une revue de la littérature disponible, sur les relations entre la mastication et la cognition est présentée. D’après les études sur les animaux de laboratoire, une relation entre l’inhibition de l’activité masticatoire et la performance cognitive a été mise en évidence.
Les résultats de ces études ont indiqué que le système de stress (c.-à-d. l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien) est susceptible de jouer un rôle important dans la modulation de la cognition par la mastication. Par exemple, la croissance neuronale est limitée par le stress, un effet négatif qui peut être contré par la mastication. Dans les études humaines, chez les adultes en santé, on a constaté que la performance cognitive s’améliorait pendant, ou immédiatement après la mastication d’un morceau de gomme. L’effet est temporaire et s’atténue rapidement après que le participant ait arrêté de mâcher. Bien que les études ne soient pas toutes unanimes, de l’acuité de ce problème, en ce qui concerne le domaine cognitif spécifique, il semble ressortir un accord sur l’existence d’un effet positif général ; avec des différences dans l’expression expliquant les résultats parfois ambigus. En dehors de l’effet transitoire, un résultat plus permanent est également signalé ; l’effet de l’amélioration de la cognition qui est obtenue en améliorant la fonction masticatoire par l’application de prothèses dentaires. Personnes âgées dont la fonction masticatoire est améliorée montrent une meilleure performance dans une variété de tâches neuropsychologiques, et les personnes qui ont reçu un traitement dentaire prothétique montrent une irrigation cérébrale associée à des résultats cognitifs améliorés. Les mécanismes physiologiques explicatifs possibles, outre la réduction du stress, sont l’effet positif d’un environnement enrichi grâce à la diversification alimentaire, l’augmentation du sang cérébral due à l’augmentation de l’activité masticatoire, ou un effet médiateur de la nutrition.
Il est également possible que la présence de la douleur ait un rôle à jouer. Cependant, la douleur est généralement difficile à diagnostiquer, si elle n’est pas déclarée. Les personnes âgées atteintes de démence ont des difficultés à communiquer, et leur douleur est généralement méconnue et mal traitée. L’évaluation de la douleur chez les personnes âgées atteintes de démence est examinée au chapitre 3. Cependant, aucune de ces échelles ne s’intéresse particulièrement à l’évaluation de la douleur chez les personnes âgées atteintes de démence, dont il est question au chapitre 3. La douleur oro-faciale (c’est-à-dire la douleur liée à la bouche et au visage), se manifeste par des indicateurs typiques de la douleur tels que : une expression déformée ou un clignement rapide des yeux, une respiration lourde, la verbalisation (cris, pleurs) et des comportements défensifs ou repliés sur eux-mêmes. Il est recommandé d’inclure dans les échelles d’observation, car elles indiquent généralement une douleur oro-faciale, des comportements comme la mise des mains sur la zone oro-faciale touchée, observer un changement d’alimentation, apparition de mouvements oraux prudents (c.-à-d. petits et/ou lents) et une résistance aux soins.
Outre une revue de la littérature, une étude clinique a également été réalisée, visant à augmenter l’activité masticatoire, par des changements de régime alimentaire et la mise en œuvre de la directive néerlandaise sur les soins bucco-dentaires pour les personnes âgées dans les établissements de soins de longue durée (OGOLI ; Richtlijn Mondzorg voor zorgafhankelijke cliënten in verpleeghuizen ; Nederlandse Vereniging vannVerpleeghuisartsen, 2007), Cette étude a été réalisée dans plusieurs maisons de soins aux Pays-Bas, en observant la cognition et la qualité de vie (QoL).
Le chapitre 4 présente un essai clinique randomisé (ECR). Plus d’une centaine de personnes âgées, des personnes atteintes de démence, ont participé à l’ECR. Ils ont été étudiés sur une période de 6 mois, et plusieurs mesures répétées ont été prises (à savoir, au départ, 6 semaines, plus tard, 12 semaines plus tard, et 24 semaines plus tard).
Un test qui évalue la capacité à mélanger de la gomme à mâcher bicolore (rose et bleu) par mastication a été développé, pour mesurer objectivement les performances. On a constaté qu’il était suffisamment sensible au changement et fiable.
Les associations entre les performances masticatoires mesurées avec ce test d’aptitude, et la cognition, évaluée à l’aide d’une batterie de tests neuropsychologiques ont été étudiées dans des bases de données d’évaluation. L’association positive entre la performance masticatoire et les fonctions cognitives a été mise en évidence. La cognition globale et les résultats de l’analyse de la cohérence verbale sont présentés au chapitre 6.
Les résultats de l’intervention étaient comparables aux rapports récents en ce qui concerne la mise en œuvre d’un protocole d’intervention. Il a été constaté que les cours cliniques et le soutien du personnel infirmier ne suffisaient pas pour modifier efficacement les soins buccodentaires. Il y avait de sérieuses préoccupations quant à la réussite de la mise en œuvre, et ces derniers sont décrits au chapitre 7. Sur la base de ces résultats, il a été décidé de mettre fin à la procédure de départ et de se concentrer sur la conception d’approches alternatives.
La recommandation finale de cette thèse, telle que décrite au chapitre 8, est la suivante :
Les soins bucco-dentaires quotidiens pour les personnes âgées souffrant de démence devraient être organisés par une infirmière spécialisée désignée et de préférence une personne qui a reçu une formation spécialisée à la fois dans la prestation de soins buccodentaires et dans la gestion des comportements non coopératifs et résistants. Nous suggérons que cela soit organisé en tant que profession spécifique, ou description de poste, le « Denticure »
J Oral Rehabil. 2008 May;35(5):324-36. doi: 10.1111/j.1365-2842.2007.01842.x.
Functional status of masticatory system, executive function and episodic memory in older persons. (État fonctionnel du système masticatoire, de de son efficacité et de la mémoire épisodique chez les personnes âgées). Scherder E1, Posthuma W, Bakker T, Vuijk PJ, Lobbezoo F.
Institute of Human Movement Sciences, Rijksuniversiteit Groningen, Groningen, The Netherlands. e.j.a.scherder@rug.nl
Abstract traduit
Les résultats d’études expérimentales sur les humains suggèrent que la mastication influence positivement la fonction cognitive. Les participants à ces études étaient relativement jeunes. Le but de cette étude était d’examiner la relation entre l’état fonctionnel du système masticatoire, la mémoire épisodique et les fonctions exécutives chez les personnes âgées. Les participants, des personnes âgées vivant de façon autonome à domicile, ont été divisés en deux groupes. Un groupe avait un ensemble complet de dents naturelles (n = 19) et l’autre groupe avait des prothèses dentaires complètes (n = 19). L’état fonctionnel du système masticatoire a été évalué en mesurant les excursions mandibulaires (c.-à-d. les distances sur lesquelles la mandibule peut se déplacer dans les directions ouverte, latérale et avant), la force de morsure, le nombre de paires d’occlusions et les plaintes du système masticatoire (douleur faciale, maux de tête/migraine). Les fonctions exécutives et la mémoire épisodique ont été évaluées par des tests neuropsychologiques. Une analyse de régression rétrospective a montré que seulement dans le groupe des personnes âgées portant une prothèse complète, 22 % des fonctions exécutives étaient prédites par les plaintes du système masticatoire et 19,4 % de la mémoire épisodique était prédite par la performance masticatoire (composée des excursions mandibulaires et de la force de morsure). La conclusion de cette étude est que c’est seulement chez les personnes âgées ayant une prothèse complète que la relation entre la mastication, la mémoire épisodique et la fonction exécutive devient évidente lorsque l’état fonctionnel du système masticatoire diminue.
Rôle de la mastication et de la déglutition dans le contrôle de l’activité nerveuse autonome pour la fréquence cardiaque dans différentes postures. Nitta E 1 , Iwasa Y , Sugita M , Hirono C , Shiba Y .
Département de physiologie buccale, École supérieure des sciences biomédicales de l’Université d’Hiroshima, Minami-ku, Hiroshima, Japon.
Abstract traduit
La mastication et la déglutition augmentent la fréquence cardiaque, et le changement de posture et la respiration modulent également la fréquence cardiaque. Pour clarifier le rôle de la mastication et de la déglutition dans la modulation de l’activité nerveuse autonome, nous avons étudié leur interaction avec la modulation de la fréquence cardiaque en modifiant les positions corporelles et la respiration chez les jeunes sujets sains. Les intervalles RR d’électrocardiogramme au repos ont été significativement modifiés avec différentes positions corporelles, par rapport à la position couchée et debout. Un raccourcissement net par mastication d’une base de chewing-gum était similaire dans diverses postures. La respiration a induit un changement périodique des intervalles RR, en fonction des postures corporelles, mais la mastication ne les a pas sensiblement modifiés dans chaque posture. La déglutition sèche au repos et la déglutition spontanée pendant la mastication en position assise ont induit un raccourcissement transitoire similaire et supprimé les changements induits par la respiration après la déglutition. Le raccourcissement transitoire net par déglutition sèche au repos était similaire dans les différentes postures. Ces résultats suggèrent que les signaux de la mastication et de la déglutition sont additionnés à ceux des positions corporelles et de la respiration pour raccourcir les intervalles RR et que les signaux de la déglutition suppriment les changements périodiques induits par la respiration.
Nutrient intake and gastrointestinal disorders related to masticatory performance in the edentulous elderly (Effets de l’efficacité de la mastication sur l’apport nutritionnel et la prévalence des troubles gastro-intestinaux chez des sujets âgés édentés) Jean-Marc Brodeur, DDS, PhD, Danielle Laurin, PDt, MSca,b,b Roland Vallee, DDSa,b,c, Diane Lachapelle, DH, MSca,b,c
PlumX Metrics DOI: https://doi.org/10.1016/0022-3913(93)90087-5
Abstract traduit
Les effets de l’efficacité de la mastication sur l’apport nutritionnel et la prévalence des troubles gastro-intestinaux ont été déterminés chez des sujets âgés édentés. Trois cent soixante-sept personnes âgées de 60 ans et plus, non institutionnalisées, ont été interrogées. La performance masticatoire des prothèses et la collecte de renseignements sur l’alimentation ont été évaluées à l’aide de l’indice du seuil de déglutition et d’un questionnaire sur la fréquence d’ingestion des aliments. Environ la moitié (47 %) des participants ont présenté une classification de faible performance masticatoire. Trente-neuf pour cent utilisaient la même prothèse depuis plus de 10 ans et 28 % prenaient des médicaments pour des troubles gastro-intestinaux. Des apports plus faibles en fruits et légumes pour les deux sexes et en vitamine A pour les femmes ont été observés chez les sujets ayant une faible performance masticatoire. De plus, les sujets ayant une mauvaise performance masticatoire prenaient beaucoup plus de médicaments (37 %) que ceux ayant une performance supérieure (20 %). Une consommation réduite d’aliments riches en fibres pourrait donc induire le développement de troubles gastro-intestinaux chez les sujets âgés édentés ayant une performance masticatoire déficiente.
Ci- dessous deux études complémentaires chez des enfants :
Juvenile recurrent parotitis: Soft foods contribute to the delayed development of salivary glands (Parotite juvénile récurrente : Les aliments mous contribuent au retard de développement des glandes salivaires) Shufeng Wu, Baoli Wang, Chuangqi Yu, Zhijun Wang, Lisong Xie, Jiayao Fu, Huan Shi, Lingyan Zheng
First published: 12 December 2019 https://doi.org/10.1111/joor.12921
Texte traduit
Contexte
La parotite juvénile récurrente (PJR) est la deuxième maladie infantile la plus courante des glandes salivaires après les oreillons. Depuis la popularisation de la vaccination contre les oreillons, les enfants souffrent plus souvent de PJR, et l’étiologie reste floue. Les enfants chinois avaient l’habitude des aliments mous en raison de l’alimentation particulière de l’Asie.
Objectifs
Préciser si la mastication était liée à la pathogénie de la JRP et si la croissance des glandes salivaires était influencée par une alimentation molle.
Méthodes
Enquête sur les habitudes alimentaires et l’efficacité masticatoire de 2015 à 2018 des enfants diagnostiqués avec la PRJ par rapport aux enfants à la dentition normale. En parallèle des souris avaient reçu une alimentation molle dès leur phase de développement. Le poids des glandes, la quantité de salive, l’amylase salivaire, l’observation histologique et ultra-structurale et les niveaux d’expression de l’EGF, du FGFr2 et du Wnt3a avaient été testés.
Résultats
Les enfants du JRP préféraient les aliments mous et avaient une efficacité masticatoire nettement inférieure à celle des enfants normaux. Lorsque normalisés par le poids corporel, le poids des glandes, la quantité de salive et la quantité d’amylase salivaire dans le groupe expérimental étaient significativement plus faibles. Les résultats ultra-structuraux ont montré que les cellules acineuses des groupes expérimentaux étaient plus petites et contenaient moins de granules sécrétoires denses en électrons que celles des groupes de contrôle. Les niveaux d’expression de EGF, FGFr2 et Wnt3a dans les glandes salivaires des souris des groupes expérimentaux étaient significativement plus faibles que ceux des souris des groupes de contrôle.
Conclusion
L’alimentation molle qui crée une mastication insuffisante a en effet influencé la glande salivaire, ce qui pourrait être l’un des principaux facteurs déclenchant la CEC.
Int Orthod. 2016 Dec;14(4):491-502. doi: 10.1016/j.ortho.2016.10.009. Epub 2016 Nov 8.
Nasal breathing and the vertical dimension: A cephalometric study. (Respiration nasale et dimension verticale : étude céphalométrique) El Aouame A1, Daoui A2, https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/?term=El%20Quars%20F%5BAuthor%5D&cauthor=true&cauthor_uid=27836765.
Département d’orthopédie dento-faciale, faculté de médecine dentaire, rue Abou Al Alaa Zahar, BP 9157 Mers Sultan, 21100 Casablanca, Morocco. Electronic address: amal.elaouame@gmail.com
TEXTE TRADUIT
Introduction :
Le but de ce travail était d’effectuer une analyse céphalométrique des paramètres cranio-faciaux et de la posture naturelle de la tête des respirateurs buccaux par rapport aux sujets témoins, et d’étudier la relation entre la respiration nasale et la dimension verticale.
Matériel et méthodes :
On a étudié les films de tête pris au début du traitement de 53 cas (28 filles, 25 garçons) âgés de 9 à 30 ans qui ont consulté le service d’orthopédie dento-faciale du centre de consultation et de traitement dentaire Ibn Rochd Casablanca.
Résultats :
Parmi les respirateurs buccaux, nous avons noté une rétraction mandibulaire (RSM) en association avec une rotation postérieure et une inclinaison du plan mandibulaire (PP-MP) plus prononcée que chez les témoins (P<0,05), une augmentation disproportionnée de la hauteur du visage antérieur et une diminution de la hauteur du visage postérieur (hyperdivergence). Ces augmentations de la hauteur de la face antérieure sont souvent associées à un rétrognathisme (et à une occlusion en béance).
Discussion et conclusion :
Notre étude a montré qu’il existe des différences céphalométriques entre les respirateurs buccaux et les respirateurs nasaux. Il existe plusieurs études dans la littérature dont les résultats appuient les nôtres. La collaboration entre le dentiste pédiatrique, l’orthodontiste et l’ORL est importante afin d’établir un diagnostic précoce de la respiration buccale chez l’enfant et d’initier un traitement approprié pour recréer les meilleures conditions pour un développement harmonieux.
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